Présentation générale
La commune des Vans est, depuis 1973, associée à ses voisines : Brahic, Chassagnes et Naves, représentant au total une superficie de 3220 hectares où vivent 2721 habitants (recensement de 2018). Elle est intégrée à la Communauté de Communes du Pays des Vans en Cévennes et par ailleurs jumelée à Castelnuovo di Val di Cecina (Toscane, Italie).
Le territoire communal, situé au sud-ouest du Piémont ardéchois, forme une zone de contact entre les Cévennes et les plateaux calcaires du Bas-Languedoc. Une remarquable géodiversité locale fait qu’on peut le qualifier de « pays des quatre roches », avec ses calcaires, schistes, grès et granites qui modèlent des paysages variés et abritent des zones naturelles protégées (bois de Païolive, réserve des Gras ou zone naturelle de Naves). À ce titre, la commune fait partie du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche et est ville-porte du Parc national des Cévennes.
Cet environnement de climat méditerranéen, en bordure du Chassezac (principal affluent de l’Ardèche), est également favorable au développement de micros terroirs agricoles (vigne, élevage, castanéiculture, oléiculture…), à la pratique des sports de plein nature ou encore au tourisme.
Si l’habitat est concentré dans la zone urbaine des Vans, de nombreux logements sont réunis dans les villages ou disséminés dans la campagne environnante : constructions nouvelles et mas traditionnels se rencontrent ainsi fréquemment.
L’économie repose principalement sur le commerce et l’administration publique, suivis par les secteurs de l’industrie (soulignons la présence, aux Vans, d'un site innovant de productions textiles), de la construction et de l’agriculture.
Aux frontières du Gard et de la Lozère, le territoire – sillonné de chemins de randonnée – est desservi par un transport routier régional (Bus 07) et la gare de voyageurs la plus proche se trouve à Villefort (25 km).
Préhistoire. Situés à quelques lieues seulement de la plus ancienne grotte ornée du monde, creusée au flanc d’un méandre de l’Ardèche : la grotte Chauvet, le territoire des Vans ou ses environs immédiats furent peuplés dès la préhistoire ancienne. En témoignent, dans les gorges de la rivière Chassezac, les sites de Casteljau et de l’Abri des Pêcheurs où se succédèrent (se rencontrèrent peut-être !) hommes de Néandertal et homo sapiens.
Puis ce furent les premiers agriculteurs. Au néolithique tardif, ils édifièrent en terrain calcaire, pour abriter leurs morts, une multitude de dolmens : sur les gras de Labeaume, de Chandolas, de Beaulieu, de Berrias…
A l’âge du bronze sont aménagés des sites défensifs sur éperon barré : l’un d’eux domine le village de Naves.
Moyen Age. Au début du deuxième millénaire de notre ère apparaissent dans les documents écrits nos bourg et villages d’aujourd’hui. Naves est alors à la tête du mandement (circonscription fiscale et judiciaire locale) qui comprend aussi - notamment - Brahic et, à partir de l’an 1313, Les Vans. Chassagnes constitue, à soi seul, un autre mandement.
Bizarrement, alors que Naves, Chassagnes et Les Vans appartiennent alors à l’Uzège (diocèse d’Uzès) et relèvent donc du Comte d’Uzès et bientôt du Royaume de France, Brahic est partie prenante de l’enclave dite « Ile de Banne » relevant du diocèse de Viviers …et donc du Saint Empire romain germanique. Le cours du Chassezac fait alors office de frontière. Frontière certainement très perméable, en une zone très éloignée des pouvoirs centraux.
Et à partir des XIe-XIIe siècle le bourg des Vans va progressivement se développer, au détriment de Naves, de Banne et de Cornillon : le site était plus amène, même si les troubles de la Guerre de Cent Ans contraignirent ses habitants à s’entourer, au XIVe siècle, d’une enceinte fortifiée.
XVIe siècle : un bastion protestant. A l’époque de l’embrasement des Guerres de Religion, en 1563, la grande majorité des habitants des Vans, à la suite de leur prieur-seigneur Claude de Beauvoir du Roure, embrassèrent la religion réformée. Une partie des habitants de Naves et de Chassagnes firent de même ; mais les campagnes environnantes demeurèrent catholiques.
La période protestante des Vans dura près de sept décennies. Le rétablissement du culte romain s’accompagna comme partout de pressions, d’abjurations plus ou moins forcées, de persécutions. Mais ce sont surtout les mouvements de population qui ramenèrent peu à peu le bourg à un catholicisme très majoritaire aux XVIIIe et XIXe siècles.
Les « Masques armés » : brigands ou justiciers ? Des troubles avant-coureurs de la Révolution française éclatèrent au Pays des Vans en 1783. Des dizaines de personnes grimées, le visage noirci, écumaient la campagne, agressant les notables - surtout les hommes de loi ! - pour les voler, pressés qu’ils étaient par la misère des temps. La répression fut relativement modérée ; mais le meneur fut pendu et deux de ses acolytes condamnés au supplice de la roue sur l’esplanade de la Grave aux Vans.
Heurs et malheurs de la Révolution. Notre contrée fut le cadre en juillet 1792 de la tentative d’insurrection contre-révolutionnaire connue sous le nom de Troisième Camp de Jalès. L’opération avorta et son principal dirigeant, le Comte de Saillans, fut exécuté sommairement sur la même esplanade de la Grave.
Deux jours après, neuf prêtres réfractaires, dont huit arrêtés à Naves où ils s’étaient réfugiés, furent les victimes innocentes de l’atmosphère ambiante de peur, de fausses rumeurs et de violence : ils furent massacrés par de prétendus patriotes, toujours sur la Grave.
De « l’Age d’or » à la crise des années 1850. Pendant une centaine d’années, à partir des années 1750, le Pays des Vans connut un bel essor économique et une forte croissance démographique. Le vignoble s’étend et le pays se couvre de mûriers. Le développement de l’élevage des vers à soie et de la filature enrichit une minorité et procure une aisance financière à beaucoup, même si une partie de la population s’endette et se prolétarise. Mais au milieu du XIXe siècle, le surpeuplement des campagnes et les maladies qui frappent la vigne et la sériciculture entraînent une profonde crise économique et sociale.
Le grand homme des Vans. Nul ne peut ignorer l’énorme statue à l’effigie de Léopold Ollier, érigée en 1905 à l’extrémité de la place qui porte son nom. Mondialement connu, ce professeur de médecine né aux Vans en 1830 est considéré comme le père de la chirurgie orthopédique. Il a aux Vans son musée, et tous les cinq ans un Congrès international « Louis Léopold Ollier » se déroule dans notre petite ville.
Source historique principale : Jacques Schnetzler et La Viste, Les Vans au fil des temps (Atelier Pluriel 2018)